dimanche 26 mai 2013

Rêves et Mensonges - Part 3

Éléanore se leva et ramassa le bout de papier chiffonné. Elle sursauta lorsque le carillon de l'entrée se fit entendre et fit volteface pour se retrouver nez à nez avec un jeune homme au teint pâle et aux longs cheveux noirs. Elle vacilla légèrement et perdit l'équilibre, il la rattrapa prestement et la soutient pendant qu'elle reprenait son aplomb.

- Excuse moi, je ne voulais pas de te faire peur...

Sa voix était grave et riche, un timbre franc avec une note de mystère et son accent avait quelque chose de l'europe de l'est. Il portait une redingote sombre et un jean noir ainsi que des bottes à talon. Mis à part ses jeans, on aurait cru un prince sorti du Dracula de Bram Stoker. Éléanore sourit et le rassura, elle lui demanda ensuite ce qu'elle pouvait bien faire pour l'aider. Le jeune homme se présenta comme étant Stanislas Bethlen, Éléanore resta surprise car ce nom ne lui était pas inconnu. Il lui demanda si elle n'avait eu récemment des nouvelles du chantier Sherlder. Un flash lui vint et elle sentit les larmes lui monter aux yeux...

- Comment...

Le jeune homme baissa le regard et prit doucement sa main.

- Je suis son cousin... La famille qu'il lui restait en Hongrie. Je.., il sembla hésité avant de continuer, j'ai repris ses recherches quelques mois après l'accident... Et j'ai découvert que certaines choses avaient été envoyés ici, à Montréal... Et comme tu es la seule que mon cousin et mon oncle connaissait... J'ai cru que tu avais reçu quelque chose...

Éléanore secoua la tête, elle n'avait jamais rien reçu ses derniers mois. Aucunes nouvelles sur une possible trouvailles tant au niveau du corps de son amoureux ou de la suite des opérations. Elle s'excusa de l'avoir fait déplacer pour rien. Il lui répondit que ce n'était pas tellement grave, que William lui avait tellement parlé d'elle que lorsqu'il s'était rendu compte des envoies, il s'était dit que c'était le bon moment pour la rencontrer en plus. Il lui parla de ce qu'il avait fait dans les dernières semaines, des pistes qui avaient été découverte au sujet du livre. Lorsque Éléanore lui demandant ce qu'était donc ce livre tant rechercher par sa famille, il fit un geste qui lui serra le cœur. Il pencha sa tête sur le côté, sourit doucement et lui tapota la main. C'était exactement ce que faisait William lorsqu'elle lui posait la même question... Elle l'observa plus attentivement, recherchant des airs de famille avec son amour disparu. Il avait les même yeux, d'une douce couleur d'eau marécageuse, ses cheveux étaient plus longs mais encadrait une mâchoire virile et des lèvres pleines. Il était un peu plus petit que William et n'avait certes pas sa musculature mais il semblait solide. Éléanore s'arracha à sa contemplation pour regarder l'heure et lui dit qu'elle devait fermer la boutique. Alors pendant qu'elle fermait sa caisse et entreprenait de remettre un peu d'ordre dans la petite boutique, il lui parla de quelques souvenirs d'enfance. Elle lui fit signe de la suivre et ils sortirent à l'extérieur dans la fraîcheur du crépuscule qui tombait déjà. L'automne était aux portes et un léger vent frais soufflait, elle frissonna et pensa qu'elle aurait du prendre une veste en prévision de la température fraîche. Elle senti alors un poids sur ses épaules, Stanislas venait de déposer sa redingote sur ses épaules à moitié dénudées. Elle lui sourit et il l'attira vers lui prétextant le froid de la nuit. Elle rougit puis se surprit à penser qu'elle aimait bien cette proximité.. Puis la pensée de ce que penserait William la frappa de plein fouet. Elle remercia Stanislas pour son manteau et s'éloigna. Il ne chercha à la retenir, Éléanore sembla l'entendre soupirer et ils marchèrent en silence jusqu'à son appartement. Elle lui tendit sa redingote et le remercia d'être passée la voir.
- Ça ma fait beaucoup de bien de parler avec toi.. Je n'ai pas eu l'occasion d'échanger sur le sujet depuis longtemps... Merci.

- Si ça a pu t'aider, j'en suis heureux... Je suis encore à Montréal pour quelques jours, je peux revenir te voir si tu veux?

Elle sourit, prit un crayon dans son sac et inscrivit son numéro de téléphone sur la paume de la main de Stanislas. Elle le regarda s'éloigner en se disant que ça ne pouvait pas lui faire de mal de parler à quelqu'un d'autres que Sélène. Elle gravit les marches et entra chez elle avec la ferme intention de prendre une douche et de se coucher...
Une ombre quitta alors le lampadaire au coin de sa rue.

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