dimanche 26 mai 2013

Rêves et Mensonges - Part 4

Une étrange impression, comme celle d'être suivi par une ombre, sans avoir de quoi il s'en retourne... Elle ne sait pas pourquoi elle était là, ni se qu'elle faisait dans cette ruelle, derrière la boutique. Éléanore sentait un poids pesé sur sa nuque, elle se tourna vers les ténèbres qui engloutissaient les ténèbres derrière elle. Rien. Pas même un murmure, un soubresaut dans l'air, un couinement de souris. On aurait dit que la mort s'était abattu sur l'endroit, déposant son linceul d'ébène sur la ruelle. Elle se souvenait avoir parcouru le chemin avec Stanislas, être montée chez elle, avoir senti l'eau chaude coulée sur son corps. Mais pas d'être revenue ici... La jeune femme accéléra le pas, un sentiment confus de terreur, d'angoisse et d'appréhension. Pourtant, une part d'elle semblait attendre se moment, le désirer.. Et le redouter. Un frisson lui parcourra l'échine, remontant jusqu'à la base de son crâne. Elle avait beau jeté de rapide coup d'œil derrière elle, elle n'arrivait pas à voir celui qui la suivait.. Et pourtant, elle le savait là, entendant un craquement de pas, un bruissement de tissu, par moment, sans but précis. Comme s'il décidait de ce qu'elle pouvait ou non entendre...

-Éléanore...

La voix était si proche, un doux murmure dans son oreille mais pourvu d'une aura menaçante. Comme si la voix la désirait, lui murmurait des mots doux mais qu'une rage contenue animait son propriétaire. Elle se tourna mais ne vit rien. Pas même une ombre. Puis soudain un éclat, un clair de lune s'immiscia dans la dense obscurité et elle put percevoir l'éclat émeraude d'un regard. Elle se mit à courir.
***
Le carillon grinçant d'un réveil-matin fit sursauter Éléanore. Elle l'avait presque oublié celui là... Sélène était parti dans la soirée, lui laissant un mot.

"Salut la vieille!
Dit, je pars pour quelques jours! Une histoire de maison hantée, le Conseil veut que j'aille voir, ça serait un cas de succube.. ou quelque chose comme ça! Je reviens d'ici un jour ou deux!
Prend soin de toi!
Sélène
p.s : au fait, ya un beau jeune homme qui est passé pour te voir hier! Tu m'as pas dit que tu voyais quelqu'un? il est sex!! Tu me le présenteras si tu n'en veux plus! bises!"

Éléanore ricana en se souvenant du mot. C'était bien le genre de son amie de vouloir "ramasser" les cœurs brisées par Éléanore... Surtout quand ils étaient mignons... Elle n'en manquait pas une de s'envoyer en l'air.

Éléanore se leva tant bien que mal, elle avait mal partout, comme si elle avait couru un marathon... Des brides de son rêve lui revenait et elle se dit que d'avoir marcher autant en dormant devait bien expliquer ses courbatures! Elle fit couler l'eau et se glissa dans une douche brulante qui prévoyait être longue. Bientôt la buée envahie les miroirs de la vanité et un vague brouillard s'épaissit dans la salle de bain. Elle ferma les yeux et savoura la chaleur. Elle se surprit à visualiser les yeux et le visage de Stanislas. Cela faisait déjà quelques mois qu'elle n'avait pas même accordé un regard aux garçons et sa venu, la veille, l'avait réveillée, en quelque sorte. Il avait su l'écouter, il lui avait raconté des moments de son enfance, elle s'était enfin sentie comprise dans sa douleur et plus seule à la porter. Et puis, il était loin de la laisser indifférente. "C'est juste parce qu'il ressemble à William et qu'il te manque.. Elle chassa la voix de sa conscience d'un geste de la tête. C'était peut être vrai. Peut être que cette attirance ne s'expliquait que par la vague ressemblance entre Stanislas et son cousin, peut être avait-elle simplement besoin de quelqu'un à qui se confier, de quelqu'un qui la comprendrait. Et pourtant, au fond d'elle même, une petite sensation grandissait dans son ventre, une petite sensation qui semblait dire "Et puis..." Éléanore ferma l'eau et sorti de la douche, elle prit une lourde serviette en coton égyptien, cadeau de son père, et entreprit de s'éponger rapidement. Elle enfila ses sous-vêtements puis une longue jupe en coton stretch jusqu'aux genoux donc le bas s'évasait dans des tulles noires, tel une queue de poisson. Elle entreprit ensuite de nouer sur sa poitrine un haut qui n'était en fait qu'un long foulard brodé de pierreries, un autre cadeau de son père, venant du moyen-orient. Elle sortit ensuite de la salle de bain avec dans l'idée d'aller préparer son petit déjeuner. Elle ouvrit la porte du réfrigérateur, quelques oranges, un restant de fromage et du lait, c'était tout ce qu'il restait. Elle prit une orange et versa un grand verre de lait dans une casserole. Elle chercha dans une armoire et en sortit un sachet de thé Coffee Pu'erh et attendit que le lait se mette à chauffer avant d'y faire infuser le thé. Pendant que le lait frémissait, elle fit la lecture des messages vocaux, la mère de Sélène qui voulait avoir de ses nouvelles, un message d'une firme de sondage qu'elle s'empressa d'envoyer à la poubelle et finalement... Un message de Stanislas.

" Salut Éléanore,
Je sais qu'il est tôt, et j'espère que tu ne me trouveras pas trop fatiguant, mais j'aimerais savoir si tu étais libre cette après-midi. Il y a une exposition sur le mythe de vampires en transylvanie. Je.. Je me suis dit que ça pourrait t'interressée? Enfin bref, je serai à l'extérieur de la ville jusqu'à 14h00, alors si tu veux m'y rejoindre à 14h30. Je t'attendrai. C'est au.. heu... Musée d'histoire et d'archéologie.
J'espère que tu viendras!
Heu.. C'est Stanislas au fait.. Salut!"

Éléanore sourit en entendant le message. C'était à la foie mignon et.. Elle n'arrivait pas à décrire son sentiment. Romantique? Attendrissant? Bref, elle se dit que c'était une bonne occasion de sortir. Et puis, elle était curieuse de voir cette exposition sur Dracula! Elle avala rapidement son orange et son thé. Puis regarda l'horloge ancienne qui trônait au dessus de la table. 9h15... Qu'est-ce qu'elle pourrait bien faire durant tout ce temps? Elle marcha jusqu'à sa chambre et y entra, fermant la porte derrière elle. Son reflet lui apparut dans le miroir.. Déjà, elle était trop blafarde. "Un peu de couleur ne te tuera pas, ma vieille!", elle prit un fard à joue pêche légèrement irisé et en appliqua un peu sur ses pommettes. Elle farda ses yeux de vert et de doré comme les pierreries sur son corsage et les ourla d'un trait de khôl noir et d'une bonne couche de mascara. Un peu de gloss rouge et elle sourit à son image. Elle passa ensuite quelques bracelets dorés à ses poignets et une chaine sur lequel pendait une perle noire. Elle se regarda encore, satisfaite. 10h00... Elle grimaça et jeta un regard furibond à son réveil-matin... Encore quelques heures à attendre... Elle prit son ipod, se jeta sur son lit et chercha, à tâtons, un livre qu'elle avait posé sur sa table de nuit. Elle effleura quelque chose de doux et leva les yeux. Une rose noire était posée sur son livre... Un coup de vent fit bouger les rideaux, dévoilant une fenêtre ouverte et une multitude de pétales noires, dispersées au vent...

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